L'attrait pour l'utilisation des matières renouvelables reste indéniable par souci de respecter notre environnement et pour réduire notre dépendance à l'ère du tout plastique. La production mondiale de bioplastiques a une croissance de 20 à 30 % par an. Selon les dernières estimations, la production mondiale des bioplastiques avoisinnerait les 800'000 tonnes par an.
Par contre, il existe une confusion entre bioplastiques biodégradables et bioplastiques compostables. Il suffit d'intégrer un certain % de matières renouvelables avec des polymères issus de la pétrochimie pour obtenir le label biodégradable par exemple. Si l'on prend les PLA, contrairement à certaines publicités, ils ne sont que compostables. Compostables, oui, mais sous certaines conditions: Il est nécessaire préalablement d'avoir une filière spéciale pour la récupération de ces bioplastiques....je ne connais pas encore d'usine en europe spécialisée dans ce type de collecte et équipée pour le compostage requis. Pour obtenir une dégradabilité des produits à base de PLA, une température de plus de 50 °C est requise sur plusieurs mois... Une fois encore, pour faire un parallèle avec les biocarburants de 1ere génération, il faut plus d'énergie fossile pour obtenir un résultat et compromet serieursement l'Eco Bilan qui se voulait environnemental. Certaines publicités vantent ces produits car ils diminuent l'impact du dioxyde de carbone et donc contribuent à réduire nos émissions de gaz à effet de serre.... Ces producteurs d'objets en PLA oublient toutefois de mentionner que si effectivement les émissions de CO2 sont moindres, c'est que lors de ce compostage, les PLA dégagent du méthane (CH4) gaz autrement plus toxique (36 à 38 fois plus que le CO2....
Sans vouloir polemiquer davantage, il serait temps que nous adoptions des mesures eco responsables en faveur des bioplastiques dits de dernière génération qui s'émancipent de la controverse liée également à l'utilisation de denrées alimentaires pour réaliser tout objet à base de maïs, blé, colza, amidon, etc... et de favoriser le choix du Biomiscanthus, par exemple qui représente une veritable rupture technologique pour les bioplastiques de demain. Depuis octobre 2012, sa production, (2t/h) peut être adaptée aux demandes du marché tout en proposant une compétitivité attractive et respectueuse de notre environnement.
René Marchal